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Matu diion, Bonjour, Suavelos! Salut à tous! Salut à tous ceux qui s'intéressent à la langue des anciens Celtes et des Gaulois !
ce site, à ce jour rudimentaire, s'étoffera en fonction de l'expérience que l'auteur du manuel de gaulois et ses lecteurs pourront accumuler. La langue gauloise restaurée fait l'objet de ce site. Par restauration j’entends un état de langue idéal qui n’est pas la langue parlée à telle époque dans telle région. Celle-ci est encore loin d'être connue dans les dé de sa grammaire. Notre restauration s’appuie sur ce qui est attesté (surtout dans le vocabulaire) et reconstitue ce qui manque d’après ce que les langues apparentées nous permettent de déduire. C’est selon moi ce qui faisait se comprendre les Celtes de Brittonie et de Galatie, ce qui les rassemblait en une communauté de langue. Ce site vise à compléter les informations nécessaires à l'apprentissage de ce 'constructed langage' telles qu'elles sont proposées dans le manuel "le gaulois par les exemples" et bientôt si possible dans le recueil de textes gaulois qui montre ce qu'on peut faire avec. La partie 'blog' tiendra le journal des corrections et amélioration en fonction des retours des lecteurs. |
10 février 2023 |
TERMINOLOGIE GRAMMATICALE
brêtra "verbe" (plu. brêtrâs) (Piqueron) aussi "mot, propos". Selon Matasovic : prc. *brâtrâ 'mot', &virl; bríathar Ricolfis/monard donnent "garios"; mais ce mot est déjà assez encombré avec le sens de "cri, appel, ordre, etc." anman "nom" aibu- "qualité" iougit "joindre" quot;adjectif" aibuiougion (< joindre une qualité) ou anmaniougion (< joindre au nom) "adverbe" brêtraiougion (< joindre au verbe) comaduissiû "complément" - plu. comaduissia, (information avec, information en supplément > complément) baissocomaduissiû "compléments de manière" < baisson "manières" - gall. moes, bret. boaz, irl. béas cocisoaduissiû "compléments de condition" < cocis "condition, état" - virl. cuici (plu.) lego-comaduissiû "compléments de lieu" < legos "lieu" - gall. lle, bret. lec’h tana-comaduissiû "compléments de temps" < tanâ "temps" - virl. tan, mgal. tan 'jusque, pendant, ensuite', vbre. tan dan uouerocomaduissiû "compléments de cause" < uoueron "cause" - uoueret "causer, provoquer" virl. fofera fuar démonstratif glandoiougion "adjectif démonstratif" < glandet "montrer" - virl. asgleinn 'examine' Il y a adnasson pour « adjectif » dans le manuel, on en fait quoi par rapport à ces deux nouveaux ? une nuance ? style epithète ? (CL) Exactement, le nouveau terme est plutôt «qualificatif joint»... ou, tu le dis bien, épithète (GP) | |
4 février 2023 |
LIRE
On pourrait mettre : scetloenuxslon "recueil de récits" > livre (scetlon « récit, histoire, légende, témoignage » + gén.mas.sgu. de enuxlon, nvb. de enuxslāiet « ramasser, cueillir, collecter ») Mais pourquoi ne pas emprunter Libros décliné à la gauloise ? En allemand, le verbe lire (lesen) signifie à l’origine « récolter ». Les allusions au noisetier de sagesse dans les contes de l’ancienne Irlande peuvent aussi être comprises en ce sens. Je propose donc l'extrapolation cnustet « récolter des noix ou noisettes » > lire librillos °cnustetoio beto "le petit livre qu'il lisait toujours" (petit livre: libr-illos) rentus scetloenuxslī "le sujet du livre" (nom.mas.sgu. de rentus « chose, matière ») C'est l'occasion de mentionner aussi ÉCRIRE rissus "écrit, texte, inscription", plu. rissoues. cf. « écriture », prc. rissis 'fragment de nouvelles' (Ward), virl. rissi. En ajoutant le préfix con- "avec" qui rend une pluralité ou un collectif, on a con-rissus "ensemble d'écrits > livre". Ce qui permettrait de réserver scetloenuxslon "recueil de textes (différents)" c'est-à-dire anthologie... risson aussi "écriture" (apparenté: all. reissen "tracer", ritzen "égratigner", bret. risian "peler avec un couteau") Je propose pour faire simple d'en faire dériver le verbe risset " Autres options pour traduire "écrire": — cf. crabet « frotter, gratter (éga. agripper) > écrire ? » (Hansen) (cf. crabos ou crabanca « griffe ») — cf. tiget « marquer > écrire ? (Piqueron) ; cf. tigontias (Larzac) « qui les (elles) marquent » (magie!) — cf. runa ou runos « secret » > signe mystérieux > ce qui est produit avec ces signes ; et on peut bien croire que ce qui était écrit était de l’ordre du mystère. Un collectif formé avec la préposition con est avantageux, ce qui donnerait co(n)runos « ce qui est plein de secret ou plein de signes secrets. - Ricolfis/Monard ne donnent que des emprunts: scribno (< lat. scribere!) et grauo (graver en épigraphie) J'avais aussi mentionné le verbe irlandais "breac" pour dire 'écrire", ça veut direoriginellement "tacheter, couvrir de signes" ("breac" est aussi l'adj. qui veut dire "tacheté"), d'après Matasovic l'adjectif est *brikko- donc on pourrait pê former un verbe à partir de ce mot, briccet ou qch comme ça. (LMG) Voici ce que j'ai trouvé avec cette racine... briccâ "vache tachetée" briccio- "tacheté" (bricciodunon "fort tacheté", briccioialon "clairière tachetée") briccos "multicolore, tacheté" bricostix "forcer" ? (-tix de teget "couvrir ?) bricta, brixta, brictia "magie, charme" = couvert de signes ?) brictus "formule magique" brictoreton "variété, confusion" brictos "moucheté, marqueté, tacheté" Je suis dubitatif. risset est pour moi plus évident, car il reprend l'image très répandue à propos d'écriture de gratter, graver, égratigner. Cela correspond aussi aux anciennes inscriptions sur stèles en pierre (ou sur bois). En plus il y a selon Ward le virl. rissi (plu) < prc. rissis qui signifierait "recueil de nouvelles". L'irl. breac par contre me semble plus récent: il pourrait évoquer les manuscrits serrés avec enluminures de l'Église... (GP) Exemples : ro.cnusteto mî decan litûs sondon conrissî. "j'ai lu dix pages de ce livre (ensemble de textes)" conrissûi etsi mâra uertiâ "ce texte est de grande valeur" dîsagiû mî in ollûi conrisou "je cherche dans tout le livre" | |
4 février 2023 |
DORMIR
cuscet "coucher, dormir" donné par Piqueron vient selon Matasovic du protoceltique e*kuf-sko- (mgal. kyscu cusc, mbre. cousquet, couscq). Ricolfis/Monard le traduisent par "faire un somme", alors que toleio serait "sombrer dans le sommeil" Le ProtoCelticEnglishWordList mentionne aussi kusko- et kusk-âje/o pour "dormir" tolit "dormir" est donné par Ward et Matasovic (nvb. toletus) - virl. tuli tuilid, contuil" cf. contolit également "dormir". Mais on peut sans doute préciser le sens con- apportant l'idée d'un groupe ou d'intensité. sounos (Piqueron, Marasovic, Ward, Savignac) ? < supno Holder "sommeil, songe, rêve" (virl. súan, mgal. mbre. hun 'sommeil' prc. *sowno- 'sommeil' - Matasovic Pour Ricolfis/Monard sounit sono sopno "endormir, s'endormir" (GP) Deshayes donne le latin quiesco à l'origine de kousked et cysgu mais il le sort peut-être d'un vieux bouquin où certaines étymologies étaient erronées... (LMG) Il faut toujours se méfier des étymologies trop séduisantes. (MDZ) kousk(et) c'est dormir, faire un somme huni(n), gaulois sounos - i.e. / hypno-. (FF) | |
30 janvier 2023 |
THERE AND BACK AGAIN
Comment traduire "there and back again" ? c'est le sous-titre du Hobbit de Tolkien. Je propose "do agon ac atetixta". agon, nvb. concret de aget ate.teget re-venir, tixta = n.v. de teget. en fait, je dis "l'aller et le retour"... Je ne sais pas si ad.aget > ad.agon n'uarait pas été mieux. Qui dit mieux ? Vous avez le droit de dire que c'#'est tout faux... Monard donne un cedtis, aller et retour ?? Dans la phrase originale, le back et again semblent un peut redondant, ou alors c'est une facon d'insister sur le retour ? Un anglophone distingué dans les parages ? (CL) "atetixta" signifierait "venir de nouveau" et non pas "revenir (d'où l'on vient)". En anglais "come again" et non pas "come back". "Ate-" exprime, je pense, la répétition, pas le mouvement de retour. Il faudrait utiliser un autre préfixe ou bien un adverbe. Dans les langues modernes on a plein de mots différents : breton en-dro, irlandais ar ais(t), gaélique d'Ecosse air ais, mannois er ash, gallois yn ôl... Je sais pas si en gaulois on a un mot attesté... (LMG) Gérard donne des exemples avec les deux sens. Dans le sens de retour : ate.sepet, répondre, ate.beret rapporter, mais d'autres avec l'idée de repetition comme ate.gariet. (CL) Ward donne un sue êron, backwards, to the west, irl. siar. Vu le sens du voyage de Bilbo, ce serait pile poil. (CL) Cela veut pas dire spécialement qu'on revient d'où l'on vient, mais qu'on recule. Siar c'est un mouvement vers l'ouest ou vers l'arrière. Mais ça veut pas dire qu'avant on était déjà dans l'ouest... Bon je coupe pê les cheveux en 4 mais je pense qu'il doit y avoir un mot plus précis qui convient mieux. C'est quoi "sue" dans "sue ēron" ? (LMG) je tatonne, je tripote, je pelote, en espérant que Gérard Poitrenaud nous apporte quelques lumière; c'est le but du jeu de ce groupe, ou alors j'ai rien compris... (CL) On aura p.ê. une solution en trouvant la protoforme de "yn ôl" ou de "ar ais / thar n-ais"... (LMG) comme pour l'irlandais, il n'y apas vraiment de dico etymologique du gallois, le gp donneparfois des indications mais ca va jamais très loin... (CL) ça dépend, souvent ça remonte au celtique commun et parfois à l'IE (LMG) il y a le TO, qui indique une idée d'éloignement, comme l'allemand hin, lecon 6,je réagis maintenant, et ce hin en allemand est très courant, hingehen, hinfahren, Setz dich hin, etc. le livre donne un to.aget mais avec le sens de venir... bon, venir, suivant les langues, n'indique pas forcement la même direction... je corrigerais donc le agon en to.agon. (CL) "adaet" existe en breton : re-allé (FF) il y a deux ad- en jeu, un ad- gaulois , celtique ancien, frerot du ad- latin et italique, qui indique une direction, et un ate- celtique ancien, qui indique une répétition, un retour (entre autres), et qui a évolué pour devenir le ad breton.Si j'ai bien compris, ce que je ne garantis pas à 100% Je pense pas que le ad, cognat du ad latin, ait donné quelque chose en breton, en tout cas rien de productif. Je crois qu'il existe dans des préfixes non-productifs qu'on ne voit même plus, comme dans "dafar" < do-ad-par (cf daffar dans GPC) mais c'est tout. D'ailleurs ad- est pê un peu productif en breton KLT (je sais pas où) mais pas du tout en vannetais. En vannetais on trouve ha(z)- avec z muet dans une poignée de mots seulement (havérenn, hakiommed...). (LMG) Strictement aucune idée si le ad- ancien a donné quelque chose en breton, faudrait regarder dans Fleuriot, eventuellement (CL) ad prp. "à, jusqu'à" (en nbreton) oui c'est ça, je pensais au second (qui a aussi des synonymes d'ailleurs comme en français retour), revenu "addeuet & addaet"... (FF) en Poher & Trégor c'est le contraire, ad- peut se mettre devant presque tout verbe etc. : adetablisset, admodifïet, adpartïet (TRES USUEL), adadve(z)w, adkomanset adarre... (FF) J'ai entendu un verbe avec had- à Plélauff l'an dernier, je ne me rappelle plus lequel (enfin c'est enregistré). Plélauff est un des plus cornouaillais des parlers vannetais (avec Plouray). Plélauff est aussi une des rares communes vannetaises où l'on utilise assez souvent et naturellement la conjugaison avec "gober" (hors formes impersonnelles) : gueled e rañ etc. Ailleurs en vannetais ça ne s'entend quasiment jamais. (LMG) ur c'hamarad din zo o chom enan, diouzh ma vo e c'houllin gantan tra pe dra (FF) ad-machinet... (FF) ya, du-mañ (kostez Kallag) e vez implijet "ad-" stank-ha-stank gant foutr pesort verb a vefe, en ur mod naturel (ha gwech ebed ne vez ket graet gant "en-dro" en degouezhioù-se), ouzhpenn "pê un peu productif" eo ba'r vro-mañ, Lùthais MacGriogair, bew-birvidig eo (PK) Paotr Kallag Ba Bro Gwened ema ar c'hoñtrel, gwraed a vez get "en-dro" zeul gwezh ha 'vez ked gwraed jamez get ad- Ha mem ba galleg, ar re gozh a implia "de retour" eid troiñ ar breton kaoj ha kaoj (LMG) en-dro a vez klevet kalz kostez Kareiz ive', ha lies gwech : il est à la maison "de retour", malade "de retour", ma veze laket soue't kalennerien yaouank deut di a-ziavaez er bloazioù 70 pa veze kaozeet galleg bro gant an dud 'nes goût... (FF) En irlandais (le Hobbit a été traduit dans cette langue) : "anonn agus ar ais arís": "anonn" veut dire "là-bas" avec mouvement; agus = et ; ar ais correspond à "back" (mouvement de retour vers d'où l'on venait), arís = de nouveau. On n'a pas des équivalents dans le livre de Gérard ? je ne sais pas, je suis terriblement en retard avec le manuel... (j'avoue que sur discord, je suis largué) je ne sais pas si do peut impliquer une idee de mouvement ,ou est statique. (CL) Moi non plus. Je suppose que si on utilisait les protoformes de "anonn" et de "ar ais" ça serait un peu abuser (LMG) Lùthais MacGriogair anonnos et Arena aisa (CL) Quand on discute des sens respectifs des prépositions ate- et de ad-, il faut bien avoir conscience qu'on n'a pas affaire à une terminologie, mais à une langue, et que les sens peuvent évoluer, se rejoindre, diverger, etc. suivant les contextes, suivant les verbes. En français, "à" peut aussi à peu près tout dire. ate : re-, de nouveau, derechef, encore ; mais aussi, parfois: très. indique la répétition, l'intensité ou le renouvellement. ad : à (direction), aui appartient à, qui va à, vers ; mais aussi très (valeur intensive) ou assez (ce qui va vers ce qui est grand' est 'assez grand' ou 'presque grand' are : devant, en avant, près de, à côté de, à l'est; mais aussi pour, en raison de. eri (eron étant la forme substantivée) : derrière, après, à l'ouest, alentour sue eron : "en arrière" sue : vers suelos "tour, moment" (Ward, Matasovic) - suel "tourner, retourner" (Holder). Cf. virl. sel; mgal. chwyl "tour, cours, destinée", mbre. hoalat Rien ne nous empêche pour traduire "again" de préciser avec nouiû (nouios à l'instrumental) = de nouveau. Si l'irlandais traduit there avec une connotation de mouvement, ce n'est pas forcément la vérité sur le sens de "there" ci : ici insindê (locatif) : ici > en cet endroit. Les traductions sont toujours des approximations... Je traduirais pour ma part "there and back again" par "insindê ac nouiû sue eron" (GP) | |
29 janvier 2023 |
-ARIOS
J'ai rassemblé les termes qui se terminent par -arios. Il y a plusieurs catégories. Seulement une partie d'entre eux est agentive. on a arios "noble", anarios "roturier" (celui qui n'est pas noble) ensuite des composés de garios "celui qui appelle/accuse": drungarios "celui qui appelle la troupe" (< capitaine, Holder) > adjudant cantigarios "co-accusateur" andogarios "interpelant, invocateur" dêuogarios "celui qui appelle dieu > prieur" ouigarios "celui qui appelle les ovins > berger" oxsogarios "celui qui appelle les boeufs > bouvier" arigarios "celui qui pousse des cris en avant" (Delamarre), "excité" agentifs: selgarios "celui qui fait la chasse (selga) barnarios "celui qui fait un jugement" > juge" blatiarios "celui qui fait des fleurs" > "flateur" carpentarios "celui qui fait des chars" (charron) autres: crupellarios: (gladiateur celtique couvert de cuirasse) petuarios: "4e" aballarios: "jongleur" (Monard) balarios "blanchâtre, chauve" ballomarios "aux grands membres" (?) barios "coléreux" darios "agité" carios "cordonnier" escarios "pêcheur" En conclusion, je pense qu'on peut l'utiliser à propos d'un objet qui fait quelque-chose s'il n'y a pas déjà un mot pour cela. Autres suffixes agentifs: -eros, -(i)los, -atis, -tis. Il faudrait savoir en quoi ils se distinguent. | |
29 janvier 2023 |
PROFESSEUR, ENSEIGNANT
uercanet "enseigner, professer", nvb. uercantlon "enseignement" (Piqueron, Savignac, Ward, Matasovic) < *ufor-kan-o- (Mtasovic). Cf. sing forth" parent="&virl; forcain, mgal. gwarchan(u) uercantalos (Piqueron), uercantlon (Ward, Savignac, Ricolfis/Monard) "enseignement, instruction, leçon" Ricolfis/Monard donnent pour professeur et enseignant altros. Les mots correspondants du protoceltique signifient plutôt "père nourricier": altramu (Ward) - mgal. elldrew, bret. itron altrauu gén. altrauonos (Piqueron) acc. altrauonem (Stüber) "père nourricier, oncle maternel > éducateur" altriu (Ward) - virl. altru le virl. olam ou ollamh est en protoceltique et en gaulois ollosamos, ollosamû (Ward) ollisamo- (Stüber). Il signifie plus exactement "le plus grand", chef (en poésie). C'est donc tout autre chose: tout professeur (uercantlonos) n'est pas une sommité, un maître incomparable (ollosamos)... | |
22 janvier 2023 |
BLOG ?
moritêgu « navigation » génitif moritegonôs « de navigation » ? ou moritixtâ (Piqueron) gén. moritixtâs - Ward: prc. moritictâ, gall. mordaith scetlon « récit, histoire » diion « jour » diio-scetlon « récit du jour » > journal diioscetlon moritixtâs « journal de navigation » > blog (GP) Le glissement sémantique « journal de navigation > blog » m'a l'air un peu exagéré pour une langue ancienne ; diio-scetlon tout seul irait très bien (LMG) Blog signifie bord log, non ? (GP) Ça vient de weblog, d'après ce que dit Wikipédia. (LMG) Bon. Et si on veut distinguer le journal (la presse) ? Quelque chose avec nouio- « nouveau » ? Peut-être qch. comme « papier des nouvelles » ? Comme en gallois et irlandais. Il faudrait un mot pour papier (à moins de l'emprunter). Et aussi peut-être un mot abstrait pour « nouvelles » (irlandais nuaidheacht > nouiiaxtâs (npl.) ? (LMG) La construction me semble trop longue. Pour des mots techniques devenus courant, je serais plutôt partisan de faire simple. Navigateur, naviguer, le web = toile (d'araignée ?), et pour le blog, un blogon ou Blogs. Au moins dans un premier temps... quant à journal, giornale, diari, diario, juste un dérivé adj + nom de diion. (CL) Diio.scetlon est bien pensé, mais je dirais pour l'article du jour, publié dans un blog, ou pour l'entrée du jour dans son journal intime. et là, je rejoins Lùthais MacGriogair, je trouve que c'est suffisant, mais je le mettrais au pluriel, diio.scetlon, c'est un article, diio.scetla, ce serait le journal dans son ensemble... cette solution permettrais de garder les noms gaulois, tout en restant assez pratique. (CL) Très peu d’anglicisme pour moi, SVP, sinon on fera petit à petit un pidgin de notre gaulois Je retiens pour le moment, en attendant mieux : nouiiaxtâs (npl.) « les nouvelles » diioscetlâ (npl. « journal = les récits du jour » diioscetlon « article de journal » ou « blog » moritixtâ « navigation » moritex « navigateur » uêgêia « toile > web » (GP) | |
15 janvier 2023 |
MÎLON, ANIMAL OU PETIT ANIMAL
Piqueron donne dans son lexique p61/62, selwanoi milak pour les animaux. Dans les listes elles-mêmes, il donne un selwanos, betail, troupeau, et milon, petit d'un animal... Monard donne ANEMITION et BIUOTACON pour animal... donc la question: comment pourrait-on dire un animal, en général ? (CL) Pour beaucoup d’ethnies, le mot « animal » en général ne les intéresse pas. On veut savoir lequel, et même parfois la saison, son attitude, etc., avec des mots distincts. (SF) Entièrement d’accord ! Vous abordez un thème qui revient régulièrement, déjà approché avec mes premières questions de débutants sur les couleurs, ou plus récemment avec les lapins. C’est celui des « différents » gaulois, un que l’on peut mettre dans la bouche d’un Gaulois, et un autre, comme langue moderne. Les latinistes, hellénistes et autres n’ont pas ce problème, ils ont le corpus antique, et peuvent sans état d’âne traduire harry potter en latin ou grec ancien sans peur d’inventer ou d’utiliser du latin médiéval. Nous, par contre devrons écrire le corpus… et faire très attention au contexte. Il faudra revenir un jour plus en détail sur ce sujet. L’exemple avec les animaux est excellent. (CL) Qu'est-ce qui dit que mîlon était le petit d'un animal en vieux-celtique ? Pourquoi pas animal tout court ? (s)mêlo- voulait dire "petit d'un animal" en IE, mais dans les langues celtiques ultérieures ça veut dire animal tout court…) J'aurais pensé que c'était le meilleur mot pour dire animal… a) an animal, used in wide sense of all the lower creatures, but never of human beings., voilà ce que donne le dDil... Même en cherchant plus loin, il n'y a aucune trace du petit d'animal, que donne XD dans son dico pour le vieil irlandais… Quelles sont les mots en gallois et en breton ? XD les utilise aussi mais pour la forme, sans donner le sens. (LMG) Leon fleuriot dans son dico des gloses en vieux breton donne mil avec le sens d'animal, il dit juste apparenté au grec pour petit animal, (CL) Pas de problème pour milon "animal". Mais je ne l'utiliserai pas quand il y a des termes plus précis pour désigner de quel sorte d'animal il s'agit (un animal de trait, bête sauvage etc.) mîlon "petit (animal)" d'après Piqueron < *mêlo-. En virl. míl "animal, petit animal (?)", mgal. et mbre. mil, cf. grec mêlon "petit bétail". D'après Matasovic on a le prc. *mîlo- "animal" Ricolfis/Monard donnent pour melo/milo "animal domestique" et canauu/canauo- (gén. canauos) "petit d'animal" La protoCelticEnglishWordlist connaît un *ruppo- (?) "animal" et un *lutno- (?) (young) animal ainsi que kanawon "young animal »... (GP) seluanos -ī (Piqueron) variantes : seluano-, selani ( ? Vieil-Évreux ) « troupeau, bétail, cheptel » apparenté : irl. selbán « troupeau » seluâ (Piqueron, Ward, Holder) « possession, propriété mobilière, cheptel (Ricolfis et Monard, propriété, troupeau » apparenté : virl. selb « propriété, possession », selban « troupeau », mgal. helw, ancien haut allemand sal « bien à transmettre », prc. *selwā « possession" cf. luguseluâ « possession de Lugus » (GP) | |
14 janvier 2023 |
DOLÂ "feuille" et LITOS "page"
Peut-on traduire DOULÂ "feuille" pour la page ? Si on traduit page par feuille, comment dire qu'il y a deux pages sur une feuille? Dans le manuel on a dolâ "feuille", car pempedolâ "quintefeuille" est attesté en gaulois).(GP) Gardons dolâ pour feuille d'arbre ou de papier, comme Blatt en allemand. Et justement on dit aussi en allemand Seite pour page, litteralement, c'est le côté (sous-entendu de la feuille), ce qui est logique, donc on pourrait aussi nommer la page "le côté". (CL) En irl. page = leathanach (du mot leathan = "large" feuille de plante = duilleóg Le gaélique écossais ne fait pas cette distinction: duilleag pour les 2. (LMG) En breton on a feuilhenn ou follenn pour feuille de papier, pajenn pour page et del(i)enn pour feuille de plante. Voici quelques mots plus ou moins synonymes pour "côté". toibos "côté" (Piqueron, Savignac) - prc. *toybo- Matasovic, toibos (Ward), virl. toíb, mgal. et vbre. tu cantus "côté" (Holder) litos "côté, moitié" (Ward) - irl. leath, gall. lled - cf. litanos ocros "bord, côté" (Ward) - virl. ocha(i)r, gall. ochr tslitsi "côté, flanc" (Piqueron) stlissus "côté, mur, cuisse" (Ward, Matasovic) - virl. slixx, mgal. ystlys arepennis "extrémité, bout, tête du champ > arpent" (Delamarre). Comme on a en Irlandais page = leathanach en irl., comme nous apprend LMG, c'est litos qui semble préférable. °dolâi sent douo °litoi "la feuille a deux pages" (mais il faudra peut-être mettre ça au duel un de ces jours) | 11 janvier 2023 |
QUESTIONS et RÉPONSES
mi esti tocomarcon "j'ai une question" tocomarcû mi suei ue... "je vous demande si..." ne gniiû mî sondon ueptlon "je ne connais pas ce mot" nenec ate.ro.spat epno "il n'a pas du tout répondu correctement" atispatus esio etsi ianos "sa réponse est juste" ne mî tocomarce nac meios "ne me demande rien de plus" sondûi tocomarcûi sent pelês atispatoues "il y a beaucoup de réponses à cette question" |
9 janvier 2023 |
CANARD : ANAILOS ou LOCÜ
Dans le manuel, il y a un anailos pour le canard. Y a-t-il d'autres mots ? L'irlandais dit lachan, qui a une etymologie i-e, une racine *lek ou *lak qui signifie voler. Et le breton a houad (gallois hwyad) qui semble celtique, au moins apparemment. (CL) locû gén. loconos « canard, oiseau lacustre » (Stüber), vient plutôt de locos « lac », c'est l'oiseau du lac, celui du lac... Toutes choses égales par ailleurs, une étymologie ancienne celtique doit être préférée à une étymologie indo-européenne. anailos est « celui de marais » - anâ « marais » On a donc des synonymes, des variantes à gérer. Rien d'extraordinaire. C'est la différence entre une langue et une terminologie. (GP) | 9 janvier 2023 |
ORDINATEUR ou CALCULATEUR ?
rimâ: nombre, quantité, compte rîmît (Ward): compter adrîmît (Ward): compter, estimer - nom verbal adrîmâ: compte (action de compter) - participe passé (?) adritios (Ward) « compté, certain » torîmit (Ward) « recompter, compter (avec beaucoup d'attention > calculer ? » (Poitrenaud) Pour recompter, Monard donne aterimo-; on pourrait réserver torîmît pour calculer et prendre aterîmît pour recompter. rîmus (Delamarre): numéro adrîmon (Matasovic) : nombre Le suffixe -los, -ilos fournit un nom d'agent bien attesté: popilos « cuisinier », metelos « moissonneur », dugilos « fabriquant, créateur > poète » On peut donc poser un torîmîlos « ordinateur »... il reste à voir si le nom doit être masculin, féminin ou neutre (GP) |
3 janvier 2023 |
BÂREGOS (matin) et BAREGON (pain)
matin : bâregos (Piqueron) – virl. i mbárach barach « demain », mgal. bore « matin », mbret. beur, prc. *bârego- (Matasovic) bâregon (Ward), baracos > boracos, bâregos (Ricolfis/Monard) ; cf. *bâno « blanc, brillant » et *reg-o « diriger, orienter, tendre vers » pain : baregon (Piqueron) – bret. mgal. bara, virl. bairgen, prc. barag(en)o, baraginâ (Matasovic), baregon (Ward), bargo-, barginâ (pcwl), baragos/barigena (Ricolfis/Monard) | 3 janvier 2023 |
CINGETS
cinget, il marche, cingets le guerrier, à la base le marcheur, on n’est pas loin du miles du troupeau romain... mais suivant cette logique, pourrait-on former des lingets, « sauteur », anegets, « protecteur », retets, « coureur », etc... ? (CL) C'est une bonne règle. Il faut voir s'il y a des noms attestés qui ne la respectent pas. Par exemple pour linget, il y a déjà lingones « les sauteurs ou les danseurs » ; et il y a un théonyme lingos peut-être « le léger » ? tandis que linxsmann signifie sans surprise « saut ». Delamarre donne aussi cingos. Cela doit avoir un autre sens que cingetos : on a sonnocingos qui veut dire la marche du soleil... (GP) Est-ce la marque du participe passé ? En breton, on retrouve cette forme dans des noms de famille : droukmaget « le mal nourri »....graet « fait »... (JYM) Non, le participe passé breton n'a rien à voir avec le suffix eto- du gaulois. En gaulois c'est un suffixe d'agent, équivalent du francais « -eur » (par. ex. travailleur). Ça Se trouve dans orgeto-rix (roi des meurtriers) ainsi que dans cingeto-rix (roi des « marcheurs », c.a.d. des guerriers). Une autre variante de ce thème peut être trouvé dans arueriatis, traduit par XDM comme « celui qui donne de la satisfaction », donc avec le suffix -(i)at- en tant que suffixe d'agent. Dans les langues modernes on le retrouve en gallois, ou cariad veut dire « ami », dérivé d'un originel "amant", c.a.d. « celui qui aime, aimeur » < *cariato-, et en breton, ou le nom kigniat veut dire « boucher », c.a.d. « celui qui fait la viande, viandeur », avec kig- = viande. Le suffixe de participe passé breton par contre indique un aspect prétérit/passé, immédiatement comparable aux suffixes espagnol et portugais -ado, italien -ato, anglais -ed, francais -é, latin -ato, allemand -t, tous d'un suffixe de participe passé IE *-to-. On suppose qu'on le retrouve en gaulois en tant que -tu-, voir carnitu- et à Chateaubleau, iexs-tu-mi, « j'ai appellé ». (SH) Je suis étonné par le sens que vous donnez au mot kignat. Kignat veut dire « écorcher » ; « boucher » se dit kiger ou boser. Kariad veut dire ami aussi en breton ; ad indique le contenu gwerenn : verre ; gwerennad : contenu d’un verre... (JYM) Pour moi cela fonctionnerait. On a déjà moritexs « le marin », de mori + teget (voyager, aller), donc lingets, anegets et retets me semblent acceptables. En plus, ce serait un moyen sympa de créer de nouveaux mots. (AG) Mais cela ne marche sans doute pas avec tous les noms malheureusement. La ressemblance entre -et des verbes et -ets de certains noms est-elle une pure coïncidence? (LMG) |
3 janvier 2023 |
GENETA (fille)
Contre l’hypothèse 1 : du gaulois archaïque au gaulois plus récent on évolue par aphérèses : genata a donné gnata puis nata (fille). C'est l'évolution présentée par Xavier Delamarre genata, gnata et nata Ces trois mots gaulois sont attestés. Voici l’hypothèse 2 qui est retenue : prc. genet(t)â (Matasović, Ward) > gall. geneth. On retrouve ce mot en gaulois (à côté des formes gnata et nata, toutes d'époque « gallo-romaine »). Le gaulois reconstitué ici n'est pas le gaulois d'après la conquête romaine. Il vaut donc mieux exclure la forme la plus tardive nata peut-être latine ou influencée par le latin (cf. Delamarre, 2003/2018, 181). Delamarre affirme que genata [sic] est plus récent que gnata (Delamarre 2003/2018, 177), mais ne livre pas son raisonnement. (GP) Mais c'est geneta en gaulois, et non « genata » (« geneta imi daga uimpi », cf. Lambert 2003, p. 126; en effet Xavier D. a fait un erreur typographique quand il a écrit « genata », 2003, p. 177; voir la reproduction de l'inscription sur peson de fuseau chez Lambert, p. 126). Le geneta gaulois a donné, manifestement, geneth en gallois, mot moderne courant dans cette langue, très piochement apparentée au gaulois. Le mot gnata n’est attesté que sous la forme « gnatha » (« moni gnatha gabi buddutton imon ») voir aussi chez Delamarre « geneta forme plus récente que gnata », p. 177, éd. de 2003). Le mot "nata" pourrait être soit gaulois soit latin (« nate, nate Symphoriane, mentobeto to diuo ». De toute façon, les trois mots sont dérivés d'une même racine i.e. *genh1-tos- « être né », < *gen(h1)-e- « engendrer ». (SH) | |
24 décembre 2022 |
BONNE ANNÉE
uenusco.mi ti su.blednin "je te souhaite une bonne année" uenusco.mi suei matu.blednin, laueno.blednin "je vous souhaite une bonne année, une heureuse année" slantiim ac cassisuraton ris noiû blednî "la santé et une fortune à toute épreuve pour la nouvelle année" (uenusco.mi suei) su.lutin tigôs lednôs "(je vous souhaite une) bonne fête de fin d'année" | |
21 décembre 2022 |
FILS DE…, NÉ DE…
artogenos, né de l'ours = fruste, brute, branogenos, né du corbeau = avisé, sont-ils des noms, des adjectifs ou les deux ? Il y a ausi matugenos « né sous une bonne étoile > chanceux », mediogenos « né au milieu (?) », medugenos « né de l'hydromel », morigenos « né de la mer », rextugenos « né légitime (ou du droit) », renogenos « né du flot », riiogenos « né libre », stigenos « né de l'abondance », suadugenos « né de la douceur », sugenos « bien né », uepogenos « né de la voix », uidugenos « né de l'arbre », urogenos « né de l'auroch », adligenos « né de la beauté », aedugenos « né du feu », anauogenos « né de l'inspiration », etc. Suivant les contextes on traduira « né de » ou « fils de ». Ces composés peuvent être des adjectifs ou des noms, comme les participes passés en français. | |
15 décembre 2022 |
CHALEUR, CHAUFFAGE
deua- (Kerkhof) ou plutôt deuia « chauffage, chaufferie » (cf.mgal. deifyaw « brûler ») uogeret, geret (Ward) « chauffer, chauffer doucement, réchauffer » (Ecolfis, Monard) (intransitif, virl. geir) gorit (Ward, Matasovic) « chauffer, couver » (virl. guirid, gall. gori) > goria? tenet « "brûler, chauffer » uero- (Matasovic) « chauffer » (mirl. geirid) gornos (Ward, Matasovic) « feu, four, poêle » ? âtinos « poêle » tenos (Ward, Matasovic, Holder) « chaleur, feu, foyer » (virl. ten tene "feu", mgal. mbre. tan, prc. *tefnet- « feu » Matasovic tänos (neu.) « feu » Ward tenolegos (Ward) « âtre, foyer », (irl. teallach) uxsandat (Ward) « allumer » (virl. conosna cumsanad) atedauet (Ward) « allumer, enflammer »" anduet, ananduet (Monard, Ecolfis) « allumer le feu » oibela (Ward, Matasovic, Holder) « étincelle, flamme » tesman (Ward) « chaleur » (gall. twym, bret. tomm, virl. timme ? tesmi(s) (Matasovic) « chaud » brutus (Delamarre, Ward, Matasovic) « chaleur bouillante » teentia (Ward) « grande chaleur » adiacos adiagos « très froid, glacial » (Delamarre) iaginos (Ward) « froid, glacial » adogros « très froid, glacial » (virl. adua) euctos, ougtu (Ward, Matasovic) « froid » (virl. uacht « "période froide », prc. *owxtu- « froid », virl. ócht óacht ogros (Ward) « froid » (prc. *owgro- Matasovic, ugros Ward « froid », virl. úar « froid, frais, ineffectif », mgal. oer) riuros « le froid » (nom du troisième mois de l’année) – « celui de gel » (décembre, janvier) Holder ogros etsi ; uxs-ro-anda mî atinôn. « il fait froid. j'ai allumé le poêle » sindiiû etsi exso beto ogros ; extri ando tesman etsi mî tincon « aujourd'hui, il fait toujours froid dehors ; mais à l'intérieur, la chaleur est suffisante pour moi » Si les sens premiers de andat sont « allumer » (Ward), uxsandat « éclairer » ueruxsandat « illuminer », dans l'exemple ci-dessus, le uxs- n'est-il pas de trop ? (CL) andat a aussi selon Ward le sens de « commencer » et uxsandat le sens « allumer » - mettre du feu et mettre de la lumière ne sont pas bien différenciés, - le sens des verbes tend à s'affaiblir, et les locuteurs ont dû sentir le besoin de préciser, ainsi andat > uxsandat, ce dernier étant certainement plus récent. C'est donc aussi une question de style et de contexte... gori « couver » ; gor « chaleur », devi « brûler » en breton. riv « le froid » en breton qui se dit aussi anoued (anwyd en gallois) ; rev « gelée » (JYM) | |
8 décembre 2022 |
PROPOSITION SUBORDONNÉE AVEC NOM VERBAL AU LOCATIF
Dans son article sur la tablette de Chartres, Olivier Piqueron propose une tournure avec un nom verbal au locatif à valeur de participe présent : so adgariê « celui-ci en accusation... » (avec le nom verbal adgarion, de adgari(e)t "accuser, convoquer"). Je traduirais d'ailleurs plutôt: "étant donné cette accusation..." (le locatif de adgariôs gén. adgariontos "accusateur" serait selon moi non pas adgariê mais adgariontê) Un syntagme avec le nom verbal au locatif (ou au datif s'il n'y a pas de locatif) peut remplacer avantageusement une proposition formée avec un participe présent (les passages correspondants au milieu de la page 100 et en bas de la page 123 seront changés en ce sens : agnê ad brogin (dat. pour loc. du nom verbal agnis) au lieu de agonts ad brogin "allant vers son (au) pays" (leçon 37) cammanî in noxtî au lieu de cingonts in noxtî "marchant dans la nuit (ins.)" (leçon 37) Mais le sens n'est pas tout-à-fait le même, puisque la tournure avec le participe présent exprime un cas particulier qui a eu lieu, alors que celle qui utilise le nom verbal au locatif connote une généralité qui ne s'est pas forcément produite. Cette tournure peut aussi remplacer une proposition participe avec les même réserves. Dans ce cas, je proposerais d'utiliser le préverbe -ro- pour préciser que l'action exprimée par le nom verbal est achevée... - ro-drancsmanî uer bannê (loc. du nvb. drancsman) "quand on est grimpé sur le sommet" au lieu de dranctos uer bannê "grimpé sur le sommet" (leçon 59) - ro-pistiûi ligiâs (dat. pour loc. du nom verbal pistiû + gén. de ligia) "quand on a vu la situation" au lieu de ligia pista "vue la situation" (leçon 34) - ro-nidê exs nauiâ (loc. du nom verbal nidon) "quand on est descendu du bateau" au lieu de exs nauia nissos "descendu du bateau" (leçon 34) - gussiê ariiobi (loc. du nom verbal gussion) "quand on est choisi par les nobles" au lieu de ariiobi gustos "choisi par les nobles" (leçon 34) Notons que la traduction par "quand" n'est qu'une approximation, le locatif indiquant une situation qui peut correspondre aussi à une circonstancielle de cause, de lieu ou de manière. |
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2 décembre 2022 |
VERBES COMPOSÉS et MOMS VERBAUX EN COMPOSITION :
En gaulois restitué, il est possible de former des verbes composé ainsi que les noms verbaux correspondants à partir de certains verbes transitifs précédé du COD au niveau 0. Je ne sais pas encore quels verbes peuvent former cette tournure. Sans doute, des verbes très généraux. Voici quelques exemples glanés dans ma base de données :
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1er décembre 2022 |
SROGNÂ (fém.) : LE NEZ
Le nez, c'est srogna ou srognia ? Ou les deux sont valables ? (CL) J'aurais dit srognâ, car le GPC donne le gaulois *trugnâ qui a donné trogne en français ; l'irlandais srón vient d'une forme en -â (si ça avait été en -iâ, ça aurait donné sróin). (LMG) srognâ (Matasovic, Ward, Stüber), srôgnâ (Piqueron), etc. virl. srôn "nez, narine", mgal. ffroen "narine", gall. trwyn, vbre. fron, vfr. froigne, etc. Ecolfis et Monard: sΦeocna > Φrogna > Φrugna (GP) |
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1er décembre 2022 |
ADLENDIS
Coilos>adcoilos, adlendis vient-il de lendis qui serait un "beau" ? = cadros (CL). La racine "lend-" est apparentée à celle de landera "lampe, lueur, reflet" (Ward), lanssus "lumière, rayonnement" (Ward), sulanssus étant "clair, lumineux". Ce changement correspond à la mutation assez courante de -en- vers -an-, comme glendet "choisir" et son nom verbal glansman - ou scendet "sauter", nom verbal scandaman adlendis a donc en plus de beau la connotation de "lumineux": lumineusement beau, ou de rayonnante beauté... Pourquoi le ad- qui ajoute une dynamique, un mouvement vers l'objet? Dans toutes les langues, il y a des racines qu'on ne trouve qu'avec des préfixes, p.e. parce que le sens s'était trop affaibli. (GP) c'est aussi le sens premier de splendidus en latin, de splendeo, briller, resplendir. (CL) |
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30 novembre 2022 |
UNIQUEMENT, SEULEMENT
On a l'adjectif oinos "seul" d'où l'adverbe oino "seul, (en solo)" Ou plus précis: oinetos "unique, spécial" - adverbe: oineto "uniquement" - an-oinetos "non unique" oinotamos "séparé, particulier, de qualité unique" - adverbe: oinotamo disamalos "unique, dissemblable, sans pareil" - adverbe: disamalo "de façon dissemblable, dissemblablement" nec maios "seulement" (GP) |
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27 novembre 2022 |
RIS SUNARTIU ris sunartiu "par la bonne force", euh, que faut-il comprendre exactement ? L'équivalent du francais "forcément" ? comme dans, une phrase strictement au hasard, "c'est forcement par là qu'ils devront passer ? (CL) ris sunartiu (virl; sonairt): selon moi ce serait - d'abord - une formule meillorative exprimant que l'action est bien faite, de la meilleure façon. Mais cela n'exclut pas un emploi plus général. (GP) oui, par contre élargir le sens de ce mot à "forcément", ça me paraît bizarre, il n'y a aucun rapport sémantique entre "fait de la meilleure façon" et "forcément"... J'aurais plutôt utilisé un adverbe qui signifie "certainement". Peut-être qu'on pourrait utiliser une forme de *derwo- (Matasovic), qui a donné "dearbh" en irlandais, ou qch dans ce genre... Il y a aussi "cinnte" en irlandais mais j'en connais pas l'étymologie. Bizarrement, en gallois on dirait que quasiment tous les mots pour dire "certainement" sont des emprunts à l'anglais ou au latin... (LMG) Je crois qu'on peut exclure "forcément"... (GP) |
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26 novembre 2022 |
BIEN ÉVIDEMMENT...
gnâuos « évident, connu, clair, manifeste » (Matasovic, Ward) D’où l’adverbe gnâuo « évidemment » bien : su- Et voilà une tournure à laquelle il est difficile d’échapper en ce moment : su.gnâuo « bien évidemment » en gaulois restitué. Il est bien curieux que tant de choses soient si évidentes! C'est à mon avis comme un mantra pour se raccrocher à quelques bribes de réel qu'on croit sûres, parce que le reste justement devient aussi menaçant qu'incompréhensible. Nous sifflotons la nuit dans le cimetière et rien ne peut nous arriver... bien évidemment... (GP) |
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14 novembre 2022 |
TOUTA, CORIOS, BROGIS
Dans son livre les peuples gaulois, Stephan Fichtl explique qu‘à l‘époque de la guerre des Gaules, les peuples gaulois sont organisés en civitas, pagus/canton et tribu. Pour le premier, le mot gaulois doit être la touta, pour le deuxième le corios, mais quel pourrait être le nom gaulois de la tribu ? Pour une période plus ancienne, où il y avait encore des rois partout, chez mes Allobroges, constitués vers la fin du IVème siècle ( en très gros), et soumis par les Romains en 122/121, ils étaient divisés en 6, peut-être sept royaumes. Je ne sais pas trop si je peux prendre la touta pour l‘ensemble ou si chaque royaume était une touta, avec un rix, divisée en corioi et tribus. Ou si la touta était l‘ensemble des royaumes, avec la „capitale“ à Vienne (l‘ouest était aussi le plus grand des royaumes, et c‘Est celui qui a aidé Hannibal, avec sûrement aussi celui de Cularo, Grenoble), et chaque royaume correspondait à un corios, divisé en pagi… Je pencherais plutôt pour cette deuxième solution, les Helvetes avaient quatre cantons/corioi, ou les Petrocorii, aussi avec quatre, le rapport nombre de corioi/surface occupée par le peuple donne l‘équivalence corios allobroge = un royaume plausible. Bien sûr, à l‘époque de la guerre des Gaules, les Helvetes n‘avaient plus de roi. Donc quel était le nom gaulois de la fraction de corios ? Pourrait-il être brogis ? Si non, que signifiait brogis ? Juste pays sans avoir un sens précis ? (CL) Il se pourrait que corios ait une acception militaire : troupe ou armée. Teuta est en relation avec tuatha. Et ce mot désignerait plus les peuples que les tribus entendues au sens latin. (JPB) corios, troupe, armée, mais apparemment plus au sens du peuple entier qui se déplace. Avec le temps, et la sédentarisation (relative) il aurait pris un sens plus politique. (CL) Les limites entre les sphères militaire, politique et administrative, sont poreuses chez les Celtes. Les mots tuatha, teuta correspondent au latin civitas, au sens d'ethnie regroupant l'ensemble des citoyens, amenés à prendre les armes en tant qu'hommes libres ayant le droit de vote dans les assemblées. Cantons et pagi désignent des circonscriptions administratives au sein d'une même ethnie. Après la conquête romaine, on a l'exemple de pagi érigés en cités, probablement pour affaiblir certaines cités jugées encore trop puissantes. (JPB) A moins qu'il ne s'agisse de résurgences. existe-t-il un lien entre le mot canton et le cantref breton ou gallois ? (CL) cf https://fr.wiktionary.org/wiki/canton Quant à cantref, ça vient de cant (100) + tref (ville, village). (LMG) Monard donne MROGIS = Province... ce qui veut tout et rien dire, mais pays, en francais moderne, peut avoir aussi le sens de petite region, pour rester dans ma zone, on parle couremment du pays de Vinay, du pays de Saint MArcellin, ou du pays de chambaran. Ailleurs je ne sais pas, mais je suppose que c'est la même chose. Pour les besoins de la cause, que pensez-vous de la série Teuta > corios > brogis ? "Bro" en breton peut désigner aussi bien le territoire d'une commune que la Bretagne ou même la France entière. (CL) Le sens de ces mots a changé selon les lieux et les époques.
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28 octobre 2022 |
SUFFIXE INTERROGATIF
Le suffixe interrogatif -in mentionné page 126 peut-il être combiné avec un pronom personnel? Si oui, dans quel ordre ? Par exemple, dit-on : esat.in.ia bicca ? (Était-elle petite?) ou bien : esat.ia.in bicca ? (AG) Réponse: tout de suite après le verbe: esat.in.ia bicca (GP) |
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18 octobre 2022 |
DU COUP
Comment traduire l’expression à la mode « du coup » en gaulois reconstitué, si vous ne pouvez pas vous en passer ? Le mot bêmman « coup » est dérivé du verbe binat « frapper » donne à l’instrumental agentif (par coup) : bêmmanî |
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6 octobre 2022 |
AGET et MONIT : CONJUGAISONS
La page 32 du manuel indique, sous le tableau de conjugaison de "aget" et "monit": "La terminaison de la 1ère sgu. -u s'ouvre en -o après un i" (d'où : monio.mi = je viens) 1. Cette règle s'applique-t-elle aux autres verbes au présent simple? Par exemple: sagiet > sagio ? (Je cherche) damiet > damio ? (Je permets) gabit > gabio ? (Je prends) 2. Cette règle s'applique-t-elle aussi au futur desideratif ? Par exemple: anat > anosio ? (j'attendrai) cinget > cexsio ? (je marcherai) gabit > gabisio ? (je prendrai) 3. Pourrait-on avoir s'il vous plaît un petit topo sur les conjuguaisons de "monit" aux autres temps? En particulier: - Au futur desideratif (> mimosiu/io? moxsiu/io?) - Au prétérit (> memone? mane ? monisu?) - Au subjonctif présent (> mosu / moxsu? monan? ) (AG) La page 32 du manuel indique, sous le tableau de conjugaison de "aget" et "monit": "La terminaison de la 1ère sgu. -u s'ouvre en -o après un i" (d'où : monio.mi = je viens) 1. Cette règle s'applique-t-elle aux autres verbes au présent simple: Non. Cela reste - pour le moment et à défaut d'éléments nouveaux - une exception et ne vaut que pour quelques verbes. sagiet ou plutôt sagit > sagiû (Je cherche) damiet > damiû (Je permets) gabit > gabiû (Je prends) 2. Cette règle s'applique-t-elle aussi au futur desidératif? anat > anosiû (j'attendrai) cinget > cêxsiû (je marcherai) gabit > gabisiû (je prendrai) 3. Voici ce que je propose pour les conjugaisons de "monit" aux autres temps: - Au futur desidératif: monisiû, moisis, moisit, monisiiomos, moniste, monisiiont - Au prétérit: monisû, monises, monís, monismos, monisete, monisont - Au subjonctif présent: monan, monas, monat, monamo, monate, monant (GP) |
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27 septembre 2022 |
FUTUR D'HABITUDE
La leçon 50 (p.136) explique qu'il y a deux futurs en ancien celtique, le future d'habitude (en -bi-) et le futur déesidératif (en -si-). Ce dernier est présenté en détails (conjugaisons, modifications du radical, etc.) mais pour le futur d'habitude seules les conjugaisons du verbe être sont présentées. Comment conjuguer les autres verbes au futur d'habitude ? (AG) Le futur d’habitude exprime un fait répété dans l’avenir. Il est formé en gaulois restitué comme le futur désidératif (qui a été présenté dans le manuel Gallicos iextis toaduissioubi, 136-139 et tableau 241-242), sauf que la désinence -si- + terminaison est remplacée par le verbe être conjugué au présent d’habitude : biiū, biies, biiet, biiomos, biiete, biiont (cf. Olivier Piqueron Yextis Keltika 2, 35, 41, 44) Exemple : nu ne eti atespobiiû « désormais (à partir de maintenant), je ne répondrai plus ». Attention : il ne faut pas faire les changements de g > x avant le -si. ex. aneget « protéger » : anexsiû « je protégerai » (futur délibératif) et anegbiiû « je protégerai » (futur d'habitude). (GP) Deux remarques : Le verbe « aget » prend le radical du futur « ela- » comme au futur désideratif : *elabiiu « j'irai » La règle selon laquelle le « o » de la terminaison à la 1ère et 3ème personne du pluriel est changée en « e » quand la marque du futur est précédée par un « i » s’applique également : sagiti- > sagit(i)biiemos dilig- > diligbiiemos (et non dilixbiiemos) gnii- > gnibiiemos gabi- > gabibiiemos | |
5 septembre 2022 |
SALUT D’UN AMI
J'ai reçu un message en gaulois d'un lecteur allemand. Le voilà à peine corrigé : Slanos, a uellaunisse carante ! « salut (santé) ô excellent ami ! » Pû axsi tû ? « comment vas-tu ? » Agu.mi dago. « je vais bien » Samonu sent trexsâ tesmanâ — samonû : inst. de samon « l’été », desmanâ : plu. de tesman « chaleur ». « il y a eu l’été de fortes chaleurs » nascetir o ibiû mantin dubron « il faut boire beaucoup d’eau » tenos etsi lagiu trosmos xdesôs « la chaleur est moins lourde qu’hier » ne gniiu.mi iextin gallicon je ne sais pas parler gaulois sent do an.adsaua ueptla « il y a là des mots difficiles » iantu.mi tî uellaunissan slantiim ac solisetim sliies.tu.ian « je te souhaite une excellente santé et la place au soleil que tu mérites » cridiu « cordialement » (T) J'ai répondu : Mi etsi goga ambi uoidetu toui « je me réjouis de ton message » — (mot-à-mot: « à moi est le plaisir à propos de ton message » snei esti ci mara sispi ac iantû.mi moxsan urastan « nous avons ici une grande sècheresse et je souhaite qu'il va pleuvoir bientôt » (mot-à-mot : « à nous est une grande sècheresse et je souhaite la pluie pour bientôt ») leicu dagon uoglandsman « bon apprentissage en outre » pos moxs « à bientôt » (jusqu'à bientôt) | |
2 septembre 2022 |
ÂGES DE LA VIE
Voici une liste de mots protoceltiques et gaulois qui se rapportent aux âges de la vie... gnatos/gnata fils/fille (engendré(e)? connu(e)/reconnu(e)?) -cnos/ -cna, —icnos/-icna fils de/fille de, né(e) de genos/gena fils/ fille, né(e) de leblebos/lelebbos bébé altios/altia nourrisson(e) (et/ou jeune adulte?) mapillos/mapilla, mapinos -a garçonnet/fillette baccos, magunos garçonnet mapos fils, garçon, enfant mapats enfant (garçon ou fille, indistinctement) magus/mogus enfant, garçon, valet, serviteur, jeune esclave, domestique moguillos garçon altiios enfant placé (sujet, vassal?) cf. altos ‘haut/bosse, membre) maponos grand fils, jeune homme, jeune garçon (dieu jeune, fils divin ?) ambrones jeunes gens mori jeune homme uasos jeune homme (cf.uasnos ‘faible’) iouancos/iouancouiros jeune homme ienencos, anderos jeune homme (subordonné?) adaltios,adaltos > altios élève, garçon ciceros/cicrus célibataire (ou qui a du muscle) uoglentios étudiant, élève, apprenti baccalos jeune paysan au service d’un maître acalaris/baccalarios jeune homme encore célibataire (bachelier) mogetios adulte (en croissance) aesacos adulte (en âge) ueionnos fiancé uiros homme udteccos > udaccos chef de famille suarios, degennos homme libre senos vieux, ancien, vénérable (connotation de respect) s enacos, senatos vieillard cottos vieux, très vieux atecottis/atecottos très vieux senouiros vieil homme cantosenos vieillard chenu senica vieillard sénile risaracos ancien (ou homme de l’ancien temps ?, cf. risaros ‘ancien’) senamos ancêtre (< superlatif de senos) uxellater patriarche magu-essa fille, femme enata > nata adolescente altia, altissa jeune fille adulte (ou nourrissone ?) daria nubile magula, magotacta > magota, vierge adalta élève andera jeune femme, jeune épouse, jeune fille, demoiselle moguissa jeune domestique (femme) morigna/morigena demoiselle bena femme uracca vieille fille, vieille sorcière (cf. uracca aiguille) senobena vieille femme ammanti vieille femme uirodamnos mineur, adolescent gdonios humain (celui de la terre, gdon) mritos mortel, humain | |
29 août 2022 |
FORME PROGRESSIVE
Question à propos de deux phrases d'exemple dans le chapitre 46 (forme progressive), page 125 : 1) gniiû.mi clectouom en labariê (locatif du nom verbal de labarat labarion) « je fais les devoirs en parlant » 2) gniiû.mi clectouom en suartiû (instrumental du nom verbal, de suarit « rire » suartiu) « je fais les devoirs en riant » Pourquoi dans la 1ère phrase utilise-t-on le locatif du nom verbal après « en », alors que dans la 2ème c'est l'instrumental du nom verbal qui est utilisé ? (AG) L'exemple 1 est fautif ! C'est effectivement l'instrumental qu'il faut mettre : en labariû (GP) Les deux doivent être à l’instrumental (qui répond à la question : comment, par quel moyen). Le datif concerne une attention envers quelqu'un ou quelque chose (il répond à la question : envers qui, envers quoi). Le locatif se réfère à la localisation, il répond à la question : où, à quel endroit, à quel lieu (ou encore sur quelle partie, du corps par exemple, ou de la maison). (TG) | |
4 juillet 2022 |
SS ou ST ou TS
Nous connaissons cette affriquée gauloise, mais dans le livre, on trouve glatsos, glastos et glasonas… Peut-on utiliser les trois indifféramment ? (CL) glasonas est fautif. Sinon beaucoup de variantes sont attestées. Mais elles sont de différentes époques, dans différentes régions et avec différents systèmes orthographiques. Donc le but devrait être de choisir la version la plus fréquemment attestée ET qui rend plus claire l’étymologie du mot. Choisir entre glatsona et glassona, c’est aussi répondre à la question de l’époque visée : si je veux remonter à un état de langue plus ancien, ce sera glatsona… (GP) Comme c’est la haute époque qui nous intéresse le plus, on prendra glatson- et pour être logique, on fera de même avec d’autres mots, comme tsir, « étoile » (CL) glasonas paraît bizarre, car un s intervocalique seul disparaît. On aurait attendu glatsonas ou glastonas, ou glassonas. Apparemment, en IE (DLG), c’était avec -st-. (LMG) Delamarre dans son DLG donne glasson pour Guède/pastel ; ss est une façon d’écrire le st/ts… c’est peut-être comme en grec ancien ou le zeta est soit zd soit dz (suivant les méthodes, mais je ne sais pas si la différence est chronologique, dialectale ou autre) (CL) | |
23 juin 2022 |
MONTAGNE
Voici quelques synonymes ou quasi-synonymes de montagne. Je suis reconnaissant à ceux qui peuvent apporter des précisions... uoberga sous la montagne, piémont (Delamarre) cemmenon dos, mont (cf. all. Bergrücken) centron aiguillon (pic de...) Dotin cetiia montagne boisée (Piqueron) dindu hauteur, colline, montagne (Delamarre, Savignac) minio- montagne (Holder) modeno montagne (Holder) monion col de montagne, montagne, éminence (Piqueron, Ward, Matasovic) ristos montagne (Holder); cf. rissos "déchirure" roslebesa grande montagne (Ward) rosson piémont, plaine de montagne, colline (Holder); cf; rossos "qui se tient sur la colline" (Delamarre; Piqueron) runi colline, montagne (Holder) sleibos montagne, côte, pente (Piqueron, Holder, Ward) terom ensemble montagneux (Holder) briga colline (Delamarre) | |
22 juin 2022 |
HÉROS
latis et argos sont-ils synonymes ou il y a une nuance ? (CL) Quelques remarque sur les héros avec cinq quasi-synonymes qu’on peut tous employer dans des contextes différents, voire pour ne pas se répéter : I latis « héros » Sont p.e. apparentés : latos « ardeur, fureur, passion », latona « l’ardente » andolatis « héros aveugle » catulatis « héros de la bataille » boudilatis « héros [rapporteur] de butin » ernolatis « héros qui porte l’aigle ou héros (comme un) aigle » escengolatis « héros qui sort du rang, exceptionnel » segolatis « héros de la victoire » sentolatis « héros du chemin » ? tancolatis « héros qui apporte la paix » ou « héros du cessez-le-feu » ou "ferme héros" ? uenilatis « héros du clan » uersulatis « super-héros » anextlolatis « héros protecteur » arelatis grand héros Mais lation est aussi « journée, espace de temps de 24 h » II argos « héros » mais aussi « champion, guerrier, noble » De cette famille sont argoduron « noble forteresse » argoialon « noble clairière » argoliccos « noble roche » (> marbre !) argio- « blanc, brillant » dans argiotalus « front blanc » argon/argion « neige » d’où sans doute > arganto- « argent » On voit que argos est plutôt employé dans ce deuxième sens de noble, de guerrier noble. III caruts « héros, champion, guerrier » Je me demande s’il est apparenté avec carros « char ». Si cela est, c’est un guerrier noble qui combat en char On a aussi carutbiios « frappeur de héros » IV neros « héros », ams aussi « mâle, verrat », c’est donc plutôt le fort, le gros balaise V rogniiatis « héros, grand battant », c’est à dire celui qui fait les choses, le « Macher » en allemand | |
15 juin 2022 |
VÉHICULES
Qui pourrait contribuer à mettre en ordre tous ces mots qui se rapportent aux véhicules des Celtes et des Gaulois. Attention, les attestations et reconstructions couvent une période de p.e. 800 ans et il est très peu probable qu’ils aient été employés à la même époque et au même endroit... acsis chariot, dos (chassis ?) ađđetilos charioteur aresets charioteur asseda char, attelage, quadrige banna chariot agricole en osier à quatre roues caracution véhicule avec dehautes roues carbanton char de guerre carpentarios charron carrarius charron carrata charge d’un véhicule carros char, chariot (à quatre roues) carrotalus front de char, bouclier pour le char ? carruca char gaulois à quatre roues ?, carrosse, > ; charrue ?, char à deux roues ? carrunius charron carrus char, charette cisonius charretier, voiturier cisson corbeille, cabriolet, chaise à deux roues en forme de panier - cohe colisaton chariot couegnos conducteur (de char), aurige (de voiturer, convoyer) couinnos char de guerre (à deux places, des Belges) duereda chariot à deux roues essedon char de guerre (léger à deux roues, pour deux guerriers iaos voiture, véhicule, char manduessedon char de poney petorriton voiture (ouverte) à quatre roues pilenton carrosse (char de gala à quatre roues) ploxenon petite voiture polu véhicule, roue ? reda voiture (légère à quatre roues pour les longs voyages, bâchées ?) saragapon voiture (à quatre roues ?) serracon chariot, charette uegnia véhicule à roues uinnos char | |
8 juin 2022 |
GLOIRE AUX GUERRIERS
Une phrase (en français) à la gloire des guerriers celtes : Celtes, nous sommes les plus beaux guerriers du monde. Voici un essai de traduction : Esmesis snis uertecillo cinges bitu ! Esmesis snis tecillosamos cinges bitos ! Esmesis snis tecillosamos cinges bitos ! Quelle traduction est la plus correcte ? Ou existe t-il une meilleure traduction que celle proposées ci-dessus ? (PL) Je ne comprends pas très bien le « tecillo-« (l'antroponyme existe, mais avec quel sens exact ? L'adjectif de base est tecos « beau », celui qui est (très) beau peut être appelé *Tecissos, celle qui est (très) belle Tecissa. Les très beaux seraient donc les uer-tecissoi plutôt que les tecissosamoi, car je n'ai pas encore rencontré ce superlatif substantivé. Deuxième point : le génitif précède souvent le nom auquel il se rapporte. Cela donnerait donc: esmesi snis bitos uertecissoi (GP) Donc si j'ai bien compris la phrase serait : Esmesi snis bitos uertecissoi cingetes ! (PL) Je me corrige : rigisamos « très royal » existe ; donc on doit pouvoir dire aussi tecissamoi, ou même uertecissamoi (superlatif du superlatif) — plutôt que tecissosamoi ou uertecissosamoi (GP) Esmesi snis tecissosamoi cingetes bitos! (PL) | |
10 octobre 2021 | mise en ligne de la page internet www.lucterios.fr
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9 octobre 2021 | livraison des livres...
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